Les espaces comme écriture et la place du spectateur
Avec Précieux(ses) le Grand Bureau des Merveilles, il s’agit d’ouvrir les espaces de la manière la plus ludique qui soit, à la mesure de la frénétique verve de la langue de Molière. Nous inventons une télé-réalité in situ. Nous capturons un lieu, nous le travestissons en folie télévisée. Bien sûr c’est un leurre, nous n’aurons pas tout l’appareillage des plateaux télés. Mais le plaisir de s’y voir avec quatre projecteurs, une table, un écran et la frénésie du jeu, seul mobile assez vertigineux pour emporter le sujet dans le cœur des spectateurs, suffit à nous mettre en joie. Nous investissons tout espace et nous savons que cela fera sens : la maison-théâtre, la salle polyvalente, la maison de quartier, la résidence de luxe, le paquebot de croisière, l’amphithéâtre d’un collège, l’hôtel particulier, la maison de retraite... Le spectateur prend la valeur d’un téléspectateur assistant à la mise en abîme des personnages dans un lieu de vie factice.