Une envie indécente de ludique, d’absurde frénésie, de rire d’être libre, de fierté d’avoir du goût, de plonger dans une subjectivité totale.
Molière, moderne et corrosif nous sied tout à fait. Oui le mortifère et le cynisme sont au plus fort en ce monde, nous voulons offrir un masque grimaçant, sublimer cette époque avec panache. Les Précieuses Ridicules, farce majeure de JBP, nous offre le rare privilège de nous acoquiner avec une pensée subversive.
Nous sommes dans une télé-réalité intitulée « Le grand bureau des merveilles ».
Dans cette émission, il est proposé à des filles de la petite bourgeoisie d’habiter un temps à Paris pour rencontrer des hommes de la jeunesse dorée dans l’espoir de conclure un beau mariage.. Après un premier entretien, les messieurs La Grange et Du Croisy, repoussés par les deux participantes, obtiennent par les présentateurs de l’émission le joker de la deuxième chance. Ils inventent alors un stratagème dans lequel les jeunes femmes seront piégées...
L’arrivée de Mascarille, truculent valet qui se prend pour un marquis apporte une ambiance sulfureuse malgré les principes de l’école de la galanterie. Quand Jodelet, faux Vicomte et ami de Mascarille entre dans la scène, tout semble prendre la vitesse du charnel, comme si la coquetterie des paroles échangées portait le quatuor jusqu’à l’ivresse.
Nous utiliserons le prisme de la télé-réalité pour jouer avec la place du spectateur. Nous sommes deux et nous jouons tous les personnages. Les moyens techniques multimédias nous permettent de décupler les apparitions. Une opportunité de jouer avec le paraître, un des sujets maître de nos Précieux(ses).
Bien sûr, Molière se sert à nouveau de son habilité pour mettre en lumière les conditions sociales de l’époque. Mascarille imite avec un extrême snobisme les manières et la pensée aristocrates mondaines. Ce qui rend la construction de la comédie cruellement désopilante, c’est qu’il y croit vraiment. Molière dénonce les contrastes sociaux. Il éclaire la fracture entre la classe pauvre, la bourgeoisie et la noblesse. Croyait-il en une égalité des classes ainsi qu’en une évolution des mœurs, comme l’égalité des sexes ? Les relations ambiguës entre la bourgeoisie et la noblesse présagent un grand changement.
Où en est-on maintenant ? Un durcissement politique mondial sépare encore un peu plus les classes et augmente le fossé entre les « riches » et les « pauvres ». Tout le monde cherche à s’adapter.
Les espaces comme écriture et la place du spectateur
Avec Précieux(ses) le Grand Bureau des Merveilles, il s’agit d’ouvrir les espaces de la manière la plus ludique qui soit, à la mesure de la frénétique verve de la langue de Molière. Nous inventons une télé-réalité in situ. Nous capturons un lieu, nous le travestissons en folie télévisée. Bien sûr c’est un leurre, nous n’aurons pas tout l’appareillage des plateaux télés. Mais le plaisir de s’y voir avec quatre projecteurs, une table, un écran et la frénésie du jeu, seul mobile assez vertigineux pour emporter le sujet dans le cœur des spectateurs, suffit à nous mettre en joie. Nous investissons tout espace et nous savons que cela fera sens : la maison-théâtre, la salle polyvalente, la maison de quartier, la résidence de luxe, le paquebot de croisière, l’amphithéâtre d’un collège, l’hôtel particulier, la maison de retraite... Le spectateur prend la valeur d’un téléspectateur assistant à la mise en abîme des personnages dans un lieu de vie factice.
Teaser Précieux(ses) le Grand Bureau des Merveilles Renaud Vercey/Etienne Bellière/Denis Fayollat
Teasers de création " décalés " :
« Mascarille dans un event » : https://vimeo.com/319442788
« Mascarille danse » : https://vimeo.com/319442996
« Elles arrivent » : https://vimeo.com/300702382
Distribution
Adaptation, mise en scène et jeu Stephan Pastor et Cathy Ruiz
Regard avisé Stéphane Lainé
Réalisateur multimédia et conception du dispositif vidéo Renaud Vercey
Créateur lumière Christophe Bruyas
Créateur costumes Christian Burle
Constructeurs éléments scénographiques Téo Ruiz Bourgeois, Nicolas Bon, Francis Ruggirello
Directrice de production Sophie Teyssonnier
Administrateur Denis Fayollat
Partenaires
Une production Compagnie Pirenopolis
Coproduction La TRIBU - Théâtre Durance, Château-Arnoux/Saint-Auban, Théâtre de Grasse, PôleJeunePublic, Scènes et Cinés Ouest Provence, Théâtre du Briançonnais, Théâtre Massalia.
Coproduit par le Pôle Arts de la Scène – Friche la Belle de Mai.
Soutien à la production La Distillerie-Dispositif Place aux Compagnies.
Soutenu par la Ville de Marseille et le Conseil Départemental des Bouches du Rhône (13).
En collaboration avec Arts et Musiques en Provence.
En partenariat avec le Département des Bouches du Rhône dans le cadre de Provence en Scène.
Accueil en résidence
Le Pôle Jeune Public au Revest-Les-Eaux, la Distillerie à Aubagne, Le Théâtre Durance à Chateau-Arnoux-Saint Auban, le Théâtre Massalia à La Friche la Belle de Mai à Marseille.
Premiers temps de travail à la Scène Nationale du Merlan, au studio de la Cie L’entreprise, au Parvis des arts, au collectif La Réplique, à la Cie Artonik à Marseille.
Dates effectuées
Créé au Théâtre Massalia à Marseille, puis joué au Pôle Jeune Public au Revest-les-Eaux, au Théâtre de Grasse, au Théâtre du Briançonnais, au Théâtre Fontblanche à Vitrolles, avec le Théâtre Durance/Les échappées à Château Arnoux-Saint Auban, au Théâtre Marelios à La Valette, au Théâtre Comoedia à Aubagne, avec le Centre Dramatique des Villages du Haut Vaucluse, au Théâtre de l’Alpilium à Saint Rémy de Provence, avec le Théâtre de L’Asronef à Marseille, au Théâtre de L’oeuvre à Marseille, à Roquevaire, au Théâtre de Pertuis, au Théâtre du Balcon scène d’Avignon, avec Théâtres en Dracénie, au théâtre Christian Liger à Nimes.