J’aurais dû te manger avant que tu meures.
« La nuit de Domino », est la tentative d’un homme de parler à son amour défunt.
Ce procédé de réconciliation vieux comme le monde se déroule en public, dans l’esprit des cérémonies d’antan. Domino livre un poème d’amour au grand carrousel de la vie et de la mort réunis.
Quelque temps après la mort de son compagnon, Domino passe la plupart de ses soirées à l’extérieur. Cette nuit-là, à fleur de peau, il rentre... L’implacable réalité de l’absence de l’être aimé envahit l’espace. Il parle, chante, danse, vit sa rage et sa démesure. La frontière entre le monde des vivants, des morts, d’une communauté de regardants devient floue, les murs de la maison tombent et le théâtre prend corps. Dans ce voyage de colère, sensualité, douceur, rage, pensées, Domino transcende sa peine et s’achemine lentement vers la perspective d’un possible apaisement.
Domino est une créature de théâtre. Son nom est un nom de code qui vibre avec son apparition. Plus qu’un personnage, Domino est un poème. Il est ici pour parler à son amour défunt. Si un poème parle à un mort, le mort peut écouter le poème. Son adresse ouvre les limites. Domino délivre son message. Quand nous le regardons, il est de chair. Il parle notre langue, chante, crie, pleure, danse, sue et s’évanouit dans la nuit. C’est sa nature, comme un message retrouvé dans une bouteille à la mer, comme le souvenir du visage d’une arrière grand-mère, comme le héros d’un film qui n’a pas été tourné, une impression lointaine mais tenace. Les spectateurs savent cela et viennent assister à une cérémonie. Quelque chose s’approche petit à petit du lointain pour parler de la nature du coeur de l’homme.
Dans ce contexte, l’autobiographie change de texture. Elle s’imprègne de ludique et d’indécence. Elle quitte le domaine du personnel pour s’ouvrir en partage.
Si elle devient exemplaire c’est un immense cadeau car avant tout, la nuit de Domino est un poème d’amour.
« Perdre l’autre. N’est-ce pas une histoire que les uns connaissent, que les autres redoutent, le dénominateur commun à chaque être de cette terre depuis toujours et à jamais... Oui, l’autre est mort. Tout s’est arrêté, la fin du monde pouvait venir, je n’attendais rien. Et pourtant, ma quête d’absolu a peu à peu rejoint la nécessité d’éclairer par l’écriture dramatique l’expérience de cette longue transformation ». S.P.
la nuit de Domino
Captation réalisé au Théâtre Liberté à Toulon. Montage Emmanuel Vigier
Émissions de radio Les Transversales
Distribution
Texte, mise en scène et jeu Stephan Pastor
Accompagnement artistique Cathy Ruiz
Créateur lumière Christophe Bruyas
Créateur sonore Guillaume Ledieu
Piano Martial Paoli
Scénographe Frédérique Marchadour
Constructeur éléments de scénographie Atelier du Petit Chantier
Costume Stéphane Lainé
Conseil chorégraphique Louisa Amouche
Conseil chant Sylvie Paz
Directrice de production Sophie Teyssonnier
Administrateur Denis Fayollat
Remerciements à Monique Tosi, Sylvie Delalez, Martial Paoli, Emmanuel Vigier, la Compagnie L’entreprise, Anais David, Jean-marc Druai, Franck Bourgeois, Philippe Laliard, Flavien Odorin, Marianne Fontaine, Pascal Versini, Edith Amsellem, Francis Ruggirello, Olivier Ravenel.
Partenaires
Une production Compagnie Pirenopolis
Apport à la production et accueil en résidence LE MERLAN, SCENE NATIONALE A MARSEILLE
Accueil en résidence LE THEATRE DE LENCHE
Aide à la création du CONSEIL GENERAL DES BOUCHES DU RHONE
Apport à la production du Théâtre 27
Soutien de particuliers par la chouette ULULE
Partenariat avec Arts et Musique en Provence.
Dates effectuées
Créé au Théâtre de Lenche en 2014 dans le cadre de « Voyages en Solitaire », puis repris à la Friche La Belle de Mai, au Théâtre Liberté à Toulon et au Théâtre Durance à Château-Arnoux.