L’homme libre est un foutu bavard

Ne reste pas dans mes jupes

La trilogie Del’Gado - Deuxième volet

de Dominique Delgado
Créé avec le Théâtre Comoedia à Aubagne en 2005.
Le non habitable mais qui demeure en ville : Les squares, jardins publics, Parvis d’église. Tout public. 1h

Ne reste pas dans mes jupes.
Ne reste pas dans mes jupes © JD Fabre
Ne reste pas dans mes jupes
Ne reste pas dans mes jupes © JD Fabre

Le deuxième volet navigue dans un espace entre deux. Nous quittons la cellule protégée de l’habitat. Gaspard erre dans la ville, mais ne prend pas encore le chemin de l’exil.
Le clown-vagabond Gaspard, figure poétique par excellence, lâche son histoire à qui veut bien l’entendre. Les passants-spectateurs sont les témoins de son monologue. Il a peut-être renoncé à une vie sociale pour mieux rencontrer sa nature profonde. Dans son errance, il délivre le poème de sa vie, inlassablement.

Comment porter une parole poétique dans une ville en mouvement ? Le personnage est un ancien clown devenu homme de la rue. Son habitat est la ville, les recoins dans lesquels il peut savourer un peu de repos et raconter son histoire. Pour lui, nous sommes des passants-spectateurs. Nous voyons tous les jours des gens de la rue prendre la parole et adresser à la cantonade leur monde intérieur. Ils ont en général une manière d’englober le monde d’une force poétique rare.

Gaspard installe son nécessaire de survie et nous ouvre sa mémoire.

"Ne reste pas dans mes jupes" est le noyau central de la trilogie.
Il est pourtant le dernier texte écrit par Dominique Delgado.
Le monologue est inachevé. Cet état de fait est traité dans la mise en scène. Que devient un personnage quand son auteur le quitte...

Notre clown-vagabond ne s’engage pas dans la quête d’une nouvelle parole, mais dans la continuité d’une présence. Pour Gaspard, la recherche d’une reconnaissance sociale est un leurre, un bonbon acidulé, une cause perdue. Mais puisqu’il faut exister, la parole reste l’outil le plus actif de sa quête. Vivre seul, sans échange, c’est mourir plus vite, sauf quand on est le clown Gaspard et que le monde entier devient un interlocuteur.

Ecouter son histoire, c’est rallonger un peu plus sa vie.

Il nous conte comment le désir de devenir clown est né dans son cœur d’enfant timide et meurtris, comment il rencontre le directeur fantasque du cirque Camardo’s à qui il affirme que, sur sa tête, on peut briser n’importe quoi, comment il partage une roulotte avec un jongleur serbe froid comme les Carpates et comment il retrouve l’amour maternel entre les seins de la femme sans visage. Avec lui, nous approchons le rêve fou d’un enfant devenu « amuseur publique ».
Gaspard aime faire rire et sacrifie tout pour cela. Qu’il prenne des coups, qu’il fasse le chien, ou qu’il jette le bonbon pour manger le papier, si l’on rie, il vit.

Les espaces comme écriture et la place du spectateur

Dans Ne reste pas dans mes jupes l’espace urbain garde son rôle social. Il est libre de recevoir en son sein des êtres privés de cellule intime et familiale. Nous ne faisons que creuser encore un peu plus les endroits déjà investis par les gens de la rue. La figure poétique de Gaspard, ancien clown du cirque Gasparo, vient éclairer le questionnement des regardants. C’est une figure écrite pour être entendue dans l’espace public ; ce qui n’est pas habitable mais demeure la ville : les squares, jardins publics, parvis d’église...la ville garde jalousement la figure dans son ventre.


Distribution

Mise en scène Stephan Pastor.
Avec Martial Crebier
Costumes, scénographie, accessoires et masque Stephan Pastor

Chargée de production : Sophie Teyssonnier
Administrateur : Denis Fayollat

Partenaires

Une production Compagnie Pirenopolis
En partenariat avec le Théâtre Comoedia à Aubagne.

Dates effectuées

Créé in situ avec le Théâtre Comoedia à Aubagne, puis présenté in situ avec L’Epicerie à Marseille pour une série de représentations.